Les marées vertes
en bretagne

Les algues vertes sont naturellement présentes sur le littoral français. Mais depuis les années 1970, on observe des échouages massifs de ces algues sur certaines plages, notamment en Bretagne où le phénomène est le plus important.

Leur développement est alors favorisé par 3 facteurs : 

  • La morphologie : une mer peu profonde et claire permettant une photosynthèse efficace ainsi qu’un un faible courant empêchant la dispersion des algues au large ;
  • La météo : un ensoleillement favorisant la photosynthèse mais également des pluies qui favorisent l’apport en nitrates par gonflement des cours d’eau ; 
  • Des rejets : des eaux saturées en phosphore et en azote, éléments provenants des phosphates et nitrates agricoles, dont se nourrissent les algues. La prolifération est d’autant plus importante d’avril à septembre, au moment où la photosynthèse est la plus importante. 

Les causes et conséquences

Comme expliqué précédemment, les algues vertes et leur prolifération sont naturelles. Néanmoins la transformation intensive de l’agriculture et de l’élevage après la Seconde Guerre mondiale a amplifié ce phénomène jusqu’à le rendre problématique. 

Le remembrement (les haies sont abattues et les parcelles regroupées et agrandies) puis l’utilisation de pesticides ont participé à l’augmentation de la teneur en phosphore et surtout en azote dans les cours d’eau et les nappes phréatiques. Ces nutriments sont nécessaires au développement exponentiel  des algues de type Ulva qui sont des espèces opportunistes (qui présentent une capacité d’adaptation élevée, peu spécialisées, elles modifient leur mode d’alimentation pour coloniser de nouveaux espaces).

Le phénomène de marées vertes réside dans l’échouage de ces grandes quantités d’algues formées. Cet échouage est favorisé par la morphologie des plages bretonnes en baies semi ouvertes qui ne permettent pas aux algues de refouler en haute mer. C’est une fois hors de l’eau que ces algues deviennent potentiellement dangereuses. En effet, si elles ne sont pas ramassées et traitées dans les 24h elles commencent à se décomposer et fermenter sous l’effet des rayonnements solaires. Elles libèrent alors un gaz toxique pour les animaux, humains compris : le sulfure d’hydrogène reconnaissable par son odeur caractéristique “d’œuf pourri”. Ce gaz peut se révéler mortel à partir d’une certaine dose. Il existe plusieurs exemples de décès d’animaux imputés à ces marées vertes, en ce qui concerne des décès humains, aucun n’a été avéré mais plusieurs suspicions de décès par empoisonnement au sulfure d’hydrogène existent.

Ce préjudice est d’autant plus important qu’il a impliqué une forte mobilisation de plusieurs associations afin de le faire reconnaître aux pouvoirs publics. Même encore aujourd’hui, bien qu’il soit  reconnu et que des actions et plans existent pour prévenir et ramasser ces marées vertes, le sujet est loin d’être clos.

Les sources d’informations

Bibliographie

  • LE LAY Yves-Marie, Algues vertes, un scandale d’État, Ed. Libre & Solidaire, mars 2020
  • LERAUD Inès & VAN HOVE Pierre, Algues vertes, l’histoire interdite, Ed. Delcourt, juin 2019   

Médiagraphie

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